Documents élèves
Classe de 4SETO:
Et si on écrivait une nouvelle…
« Pourquoi moi ? » Un titre qui interpelle, une nouvelle qui parle de violence. Un jeune garçon, Jérémy, 16 ans, est harcelé, agressé sans cesse par une bande de jeunes. Un quotidien difficile à vivre à cet âge-là ! Sur qui compter? Qui peut nous aider dans cette situation?
Voilà le sujet que les élèves 4e secrétariat tourisme de l'Institut Saint-Joseph de Trois-Ponts ont décidé de dénoncer. Un problème que certains d’entre eux, ainsi que beaucoup d’autres jeunes de notre époque, rencontrent. Cette nouvelle est issue d’une collaboration entre un écrivain arlonais, Claude Raucy, et Sophie Samain, stagiaire de l’ISELL Sainte-Croix.
Grâce à cette double collaboration, les élèves ont découvert le plaisir d’écrire, de coucher sur papier leurs idées, leurs vécus, leurs problèmes à travers un personnage imaginaire. Ils ont également tous pris position par rapport à un problème réel de société et, à leur manière, ont tenté de le dénoncer." Nous avons choisi la violence car nous voulions la dénoncer. Il est important de faire prendre conscience aux jeunes et aux moins jeunes qu'elle prend une place de plus en plus importante dans notre société. De plus, on a tendance à croire que les jeunes l'acceptent. Par cette nouvelle, nous avons voulu amorcer une réflexion, car nous ne l'acceptons pas."
Les élèves sont donc heureux de vous faire partager leur première création, "Pourquoi moi?"
Aline, Anthony, Bastien, Bryan, David, Donovan, Eloïse, Laurie.
(avec l’aide de Sophie Samain (stagiaire), Claude Raucy et de Mme Lallemand).
Pourquoi moi ?
− Il n’a rien dit?
− Seulement quelques mots embrouillés. Et il répète sans cesse "non, non."
− Quand reprendra-t-il connaissance?
− Le médecin ne peut pas encore se prononcer.
− Ses jours sont vraiment en danger?
− Je crois. Mais il arrive parfois… Ah! Tenez, cela pourra peut-être vous aider.
L’infirmière va sur la table de nuit et prend quelque chose qu’elle tend à un des deux hommes.
− Qu’est-ce que c’est?
− Un chapelet. Il le serrait bien fort dans sa main quand il est arrivé ici.
Intrigués, les deux policiers examinent un chapelet à petits grains bleus.
- Dites à une de vos infirmières de prévenir les parents
- C’est fait. Ma collègue m’a dit que son père était à l’étranger, il est chauffeur poids lourds.
- Ah tenez! Voilà sa mère.
L’infirmière fait signe aux policiers de la rejoindre pour laisser la maman seule avec son fils.
- Mon petit Jérémy…Ils ont recommencé…
- Nous aurons quelques questions à vous poser, madame, fait l’un des policiers à l’infirmière.
Je m’appelle Jérémy, j’ai seize ans. J’ai un frère, Romain, douze ans et une sœur, Lucie, dix ans. C’est notre maman qui nous élève car papa est parti toute la semaine à cause de son travail. On habite dans un immeuble sur le Boulevard d’Avroy au numéro 47. Notre appartement se situe au cinquième étage, c’est le numéro 507 (si vous voulez tout savoir).
Pour ma part, comme papa ne vit presque pas à la maison, je me sens seul, je suis devenu timide, triste et je perds petit à petit ma joie de vivre. Je suis quelqu’un de discret. Je m’habille de façon classique cependant j’ai un vieux cartable des années 80 et je porte des grosses lunettes.
J’ai la chance d’avoir de bons amis: Sophie et Nicolas, qui me remontent le moral quand j’en ai besoin. On est très proche, nous prenons les mêmes bus et nous sommes dans la même classe à l’Institut Saint-Joseph à Liège en Outremeuse. L’école se situe dans une ruelle à peine éclairée, les bâtiments autour sont un peu vétustes. Même si le quartier est un peu "mort", la vie commence à rependre un peu grâce aux multiples travaux que le quartier subi. Tous les quartiers se ressemblent: ce sont de petites rues avec de grands bâtiments gris.
Tous les midis, je vais manger au "Point chaud" toujours avec mes fidèles camarades de classe: Nicolas et Sophie. Je n’aime pas trop ce quartier car je ne m’y sens pas en sécurité mais je dois y passer pour aller à l’école.
L’arrêt du bus est juste devant l’école. On est en 4e C. Je suis le premier de la classe car je veux rendre mon père fier de moi mais tout le monde n’apprécie pas que je sois le premier et je me fais insulter voire plus… Des fois, le soir, après avoir pris ma douche, je me regarde dans le miroir et je me dis: "Je ne suis pourtant pas différent des autres, je suis normal."
C’était un jour comme les autres, après avoir déjeuné, je suis sorti de la maison et je suis allé jusqu’à l’arrêt de bus où j’ai retrouvé Sophie et Nicolas. Je suis monté dans le bus et comme d’habitude, il n’y avait pas de places assises. C’est là que je les ai vus. On distinguait facilement le leader. Il s’appelait Christophe, veste de cuir et mèche rebelle. Avec lui, toujours les mêmes: Mike, Charlotte, Johan. Au moment où ils m’ont vu, ils ont commencé à m’insulter, ils m’ont même trouvé un surnom: tête à claques. Je n’ai pas réagi à leurs insultes, j’ai baissé la tête et je les ai ignoré.
Tout au long du trajet, ils m’ont jeté des bouteilles d’eau, des papiers et des emballages.
Nicolas et Sophie me soutenaient et essayaient de me raisonner pour que je ne me laisse pas faire mais j’ai préféré ne pas réagir. Moi, je n’avais qu’une chose en tête: sortir du bus pour pouvoir me réfugier dans l’école.
Le lendemain, comme par un hasard malheureux, ils étaient encore dans mon bus. Ils y étaient avant que je ne monte dedans et, à peine les pieds dans le bus, j’ai entendu: "tête à claques!" Je les ai ignorés mais ça les a énervés et leur violence n'a fait qu'augmenter.
C’est là que j’ai compris que je passerais une deuxième mauvaise journée.
Mercredi, ils étaient de nouveau dans mon bus, je commençais à douter: "Me suivaient-ils?" C’est tout de même la troisième fois cette semaine qu’ils prenaient mon bus alors que je ne les y avais jamais vus avant! Et le voyage me paraissait de plus en plus pénible.
Le quatrième jour, c’est là que ça a vraiment commencé. A peine entré dans le bus, j’ai reçu une bouteille de coca un peu ouverte sur moi. Tout le monde ricanait. A partir de ce moment, je n’ai plus été tranquille et j’ai commencé à bouillonner intérieurement mais je n’ai rien fait car ça n’aurait fait qu’empirer les choses.
Les jours passèrent encore et encore et l’année scolaire devint de plus en plus longue. Je n’en pouvais plus. Mais pourquoi cette bande d’enfoirés veut à tout prix me rendre la vie impossible? Nous ne sommes qu’au mois de novembre et je suis au bord de la crise de nerf à cause de ces malades. Une nouvelle journée d’école commence et pour une fois je n’ai reçu aucune insulte jusqu’au temps de midi où, comme tous les jours, j’avais été acheté mon sandwich au Point Chaud et je revenais vers l’école. Alors que je me détendais, Christophe et ses trois acolytes me rejoignirent. Je me sentais de moins en moins rassuré.
Soudain, Christophe m’a attrapé et m’a entraîné dans une petite ruelle. Et là, ils m’ont mis chacun à leur tour leur poing dans le ventre puis ils m’ont laissé comme ça étendu à terre.
Quand je suis rentré à la maison, je n’ai rien dit à ma mère. Je suis monté dans ma chambre, j’en avais ras-le-bol de cette école. Au début ils rigolaient juste de moi dans mon dos, je les entendais se foutre de moi mais je faisais semblant de rien, je ne faisais pas attention mais maintenant, ils m’insultent, me lancent des objets. Le pire c’est que je ne sais rien faire à leur encontre. Je me demande ce que je dois faire, est-ce que j’en parle à mes parents? Avec papa qui n’est jamais là? Je n’ai même pas faim, maman vient de m’appeler pour dîner mais je n’ai pas envie d’y aller, de répondre aux questions. Je vais attendre qu’ils aillent tous se coucher pour aller grignoter dans le frigo.
J'étais vraiment fâché. Je ne savais plus quoi faire. J'ai alors pensé à me suicider, j'étais tellement mal... Je me suis mis sur le balcon, j'étais prêt à sauter. Quand ma mère est arrivée dans ma chambre, elle m'a demandé de descendre, elle avait l'air d'avoir très peur. Elle m'a rassuré et m'a dit qu'elle m'aimait, je suis descendu et elle m'a pris dans ses bras.
- Tiens voici le chapelet de ta grand-mère. Elle me l'avait donné avant de mourir. Prends-le, garde-le sur toi et chaque fois que tu n'iras pas bien ou que tu seras en colère, sers-le fort contre toi en pensant à ta grand-mère. Cela t'aidera.
- Merci Maman.
Le chapelet était composé de grains bleus. Ma grand-mère l'avait acheté avec mon grand-père pendant leur voyage de noces. Elle y tenait beaucoup. Ce chapelet, je l'ai donc pris, je l'ai serré bien fort et je suis resté comme ça toute la nuit. J'ai d'ailleurs décidé de la garder sur moi tout le temps. C'est comme ça que je ne l'ai plus jamais quitté.
Le lendemain et la semaine d’après, je n’eus rien. Je croyais que c’était fini, mais je me trompais, car quinze jours après, en rentrant de l’école, je m’étais arrêté dans le parc pour prendre l’air et c’est là que quatre personnes âgées de plus ou moins 18 ans m’ont frappé au ventre et à la tête, je me suis écroulé par terre et ils ont continué à me shooter dedans. Ils ont arrêté quand des gens sont arrivés. Je suis retourné à la maison et quand maman m’a vu ensanglanté elle a crié et elle m’a dit: "Viens on va vite à l’hôpital ".
En sortant de l’hôpital, maman a voulu en savoir plus sur cette agression. Et je lui ai expliqué que j’avais reçu des coups de poing de garçons que je n’avais jamais vus. Je lui ai dit aussi qu’ils ne voulaient pas m’attaquer, qu’ils s’étaient sûrement trompés de personne et que cela ne se reproduirait plus. Mais au fond de moi, je savais que ça recommencerait.
J’étais à la maison. Sophie est venue me rendre visite car je ne sortais plus de chez moi suite aux agressions que j’avais subies.
- Comment vas-tu? M'a-t-elle demandé.
- Je vais un peu mieux
- Tu sais pourquoi ils t'ont agressé?
- Non mais c'est sûrement à cause de ma tête, c'est toujours la même chose. Pourquoi me demandes-tu ça? Tu sais quelque chose?
- J'ai entendu des rumeurs à l'école sur un skyblog qui parlerait de toi. Et pour en avoir le cœur net je suis allée vérifier.
-Et?
-Il existe.
-Tu sais qui l'a créé?
-Oui. C'est la bande de Christophe. Ils ont mis des horreurs sur toi.
J'ai demandé à Sophie de s'en aller, j'avais besoin d'être seul pour réfléchir. Je suis allé sur le skyblog. Il y a avait une panoplie de photos de moi et des commentaires qui disaient que j'étais une tête à claques, un défouloir humain et qu'il ne fallait pas hésiter à me tabasser. Pourquoi? Je ne sais pas, je ne comprends pas.
Quelques jours plus tard, alors que je prenais le chemin habituel pour aller prendre le bus. J’ai eu l’impression qu’on me suivait. J’avais raison. Ils étaient quatre ou cinq. Je me suis faufilé dans une petite ruelle pour les semer mais ils ont continué à me suivre. Plus moyen de faire demi-tour, ils me rattrapaient. Que voulaient-ils ? Me frapper encore ? Je les entends, ils me lancent des insultes, ils disent: "c’est vrai qu’il a une sale tête… le skyblog ne ment pas!" J’accélère le pas, j’ai peur puis sans que je comprenne, je suis à terre. Ils m’ont frappé, je sens quelque chose de chaud couler sur ma nuque: du sang. Ensuite, ils ont commencé à me donner des coups de pieds dans le ventre, à la tête… je criais, je me débattais mais plus je criais plus la violence redoublait puis le trou noir je ne me souviens plus.
J’entends des voix lointaines, des pas sur le pavé. Je sens qu’on me transporte, je reprends tout doucement connaissance. Autour de moi, un essaim de personnes puis, au loin, une sirène d’ambulance. Dans un dernier effort je dis: "Pourquoi moi?" puis je m’évanouis à nouveau.
J'ai été transporté à l'hôpital et je ne me suis pas réveillé avant d'y être. Un moment, j'ai entendu des voix autour de moi.
− Il n’a rien dit?
− Seulement quelques mots embrouillés. Et il répète sans cesse "non, non."
− Quand reprendra-t-il connaissance?
− Le médecin ne peut pas encore se prononcer.
− Ses jours sont vraiment en danger?
− Je crois. Mais il arrive parfois… Ah ! Tenez, cela pourra peut-être vous aider.
L’infirmière va sur la table de nuit et prend quelque chose qu’elle tend à un de deux hommes.
− Qu’est-ce que c’est?
− Un chapelet. Il le serrait bien fort dans sa main quand il est arrivé ici.
Intrigués, les deux policiers examinent un chapelet à petits grains bleus.
-Dites à une de vos infirmières de prévenir les parents
-C’est fait. Ma collègue m’a dit que son père était à l’étranger, il est chauffeur poids lourds.
-Ah tenez! Voila sa mère.
L’infirmière fait signe aux policiers de la rejoindre pour laisser la maman seule avec son fils.
-Mon petit Jérémy…Ils ont recommencé…
-Nous aurons quelques questions à vous poser, madame, fait l’un des policiers à l’infirmière.
J'avais la hanche cassée, une épaule démise et quelques côtes brisées ainsi que des contusions sur tout le corps. J'ai donc dû passer 6 mois en convalescence. Chaque matin j'avais des séances de kinésithérapie pour me remettre en forme mais c'était très dur. Cependant, il fallait ça pour me rétablir et sortir de ce cauchemar.
Le lendemain, un policier est venu pour me prévenir qu'ils avaient lancé une enquête après avoir discuté avec ma mère et interrogé Sophie, Nicolas et d'autres de l'école. Ils ont vite découvert l'existence du skyblog. Ma mère a porté plainte contre les créateurs de celui-ci.
Aux dernières nouvelles, mes agresseurs ont été identifiés et arrêtés. Le procès est en cours, j'attends la suite…
J'essaie maintenant de reprendre une vie normale mais chaque fois que je sors de chez moi j'ai toujours la peur au ventre.
Travail écrit „Voyage virtuel en Allemagne“pour les élèves du cours d'Allemand
En décembre 2007, dans le cadre du cours d’Allemand (Langue 1), les élèves de sixième année ont participé au concours organisé par l’Ambassade d’Allemagne à Bruxelles. Ils ont écrit une rédaction dans la langue-cible (l’Allemand) sur le thème « Voyage virtuel à Berlin ». Dans ce travail, plusieurs aspects du voyage en Allemagne sont traités habilement, en particulier les prestigieux monuments de Berlin, les rencontres possibles avec des personnes célèbres d’Allemagne, des questions à poser à ces gens célèbres, la découverte de la vie moderne d’une grande capitale Européenne.
Pour réaliser ce travail, les élèves ont pu mener des recherches intenses sur Internet, un outil vaste et complexe qui permet de découvrir rapidement beaucoup d’informations utiles à propos de Berlin, dans la langue allemande. Les élèves ont également émis des réflexions pertinentes au sujet de conversations possibles avec des habitants de Berlin. Ils ont imaginé leurs réponses au sujet de l’histoire, de la politique et de la vie moderne de Belgique.